Sur quelques ponts aux ânes électoraux: ce que voter veut dire et pourquoi il n’existe pas de «meilleur» mode de scrutin
« Sur quelques ponts aux ânes électoraux: ce que voter veut dire et pourquoi il n’existe pas de «meilleur» mode de scrutin », leçon inaugurale de la Journée d’échanges organisée par le Groupe d’études politiques et défense (Crepod ), laboratoire de l’Institut de recherche en sciences humaines (IRSH), le 6 juillet 2018 à Libreville. Lecrture. En guise de prologomènes il me faut rendre hommage à un grand maître du droit international public dont le titre d’un célèbre article m’a inspiré le titre de la présente leçon inaugurale. En effet tous les internationnalistes connaissent la contribution du Pr Michel Virally aux Mélanges Henri Rolin parus en 1964 : « Sur un pont aux ânes : Les rapports entre droit international et droits internes ». Bien entendu je ne compte pas vous entretenir de droit international mais plutôt de quelques ponts aux ânes électoraux. D’où la nécessité de rappeler ce qu’est un pont-aux-ânes. Dans un sens positif, pont aux ânes est une métaphore qui manifeste des évidences qui ne sautent pas aux yeux de certains ou qu’on refuse de voir. Dans un sens péjoratif, pont aux ânes est un jugement qualifiant l’incapacité de quelqu’un à percevoir certaines réalités. En pédagogie, le pont aux ânes désigne une difficulté qui n’en est pas une. Mais alors, pourquoi le pont et pourquoi les ânes ? Tout simplement parce que la formule traduit une analogie d’une situation réelle à une époque reculée en France. L’époque où les ponts avaient souvent une structure en arc de cercle et où les ânes constituaient un moyen de transport de biens privilégié. L’une des caractéristiques de ce type de pont est que le centre du pont est plus haut que les deux extrémités au point que lorsqu’on se trouve sur une rive, on ne voit pas l’autre extremité du pont et on a l’impression […]
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