Manifestations publiques : l’illégale interdiction du ministère de l’Intérieur
Le droit de manifester est un droit fondamental reconnu et protégé par la loi. Bien que n’apparaissant pas de façon distincte dans la Constitution, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, qui fait partie du préambule du Bloc de Constitutionnalité en consacre le principe: « Nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi». Il ressort de cette lecture que le droit de manifester se rattache au droit d’expression collective des idées et des opinions. Cela dit, son application en République Gabonaise semble se heurter à l’habile politique de ses dirigeants, lesquels récusent systématiquement toute manifestation publique au mépris d’une réglementation existante et suffisamment édifiante sur la tenue et la matérialisation de celle-ci. L’actualité récente fait état du refus par les autorités gabonaises en tête desquelles le Ministre de l’Intérieur Lambert Noël-MATHA, de la tenue d’une marche pacifique de l’organisation syndicale Dynamique Unitaire. Il ressort des faits que le 02 août 2018 par exploit d’un huissier n° 2461/2017-2918, les confédérations syndicales Dynamique Unitaire, Synafopra, Samtac et Syprocom ont saisi le Ministère de l’Intérieur aux fins de solliciter un encadrement d’une marche pacifique prévue le 13 août. Contre toute attente, le Ministre Lambert-Noël Matha leur a opposé une fin de non-recevoir au motif que l’objet de la marche est pendant devant la Cour Constitutionnelle avant d’inviter ainsi les requérants à attendre le rendu de sa décision, objet de la requête. Le paradoxe d’une telle décision visant à faire obstacle à la manifestation d’un droit fondamental nous invite à nous interroger avec gravité, sur la pertinence du moyen évoqué par le Ministre de l’Intérieur et sur la légalité d’une telle démarche. Du respect manifeste des dispositions légales encadrant les manifestations publiques En amont, il […]
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